« La testostérone empêche-t-elle une bonne irrigation du cerveau ? Ou bien provoque-t-elle une augmentation de la paresse et du manque de rigueur, ennemis jurés d’une scolarité longue et réussie ? » comme l’écrit, avec humour, Alexandre Duyck dans le JDD du 5 mars 2006. Selon l’étude publiée par le ministère de l’Education nationale, le constat est clair :
En 2005, les filles et les garçons n’ont toujours pas les mêmes parcours à l’école. Les filles réussissent mieux scolairement que les garçons et ce quel que soit le niveau d’enseignement et quelle que soit la filière ou discipline considérée.
Les différences précoces de résultats scolaires entre filles et garçons expliquent en grande partie leurs parcours différents. En effet, les filles entrent en CP avec des niveaux de compétences plus élevés que les garçons.
Par la suite, elles réussissent également mieux à tous les examens.
Au collège, en 2004, elles sont 82 % à réussir le brevet contre 79 % pour les garçons.
Au lycée, elles réussissent mieux que les garçons quel que soit le bac (84,4 % de réussite au baccalauréat général pour les filles contre 79,9 % pour les garçons), technologique (78,5 % de réussite au baccalauréat technologique pour les filles contre 75,3 % pour les garçons), ou professionnel (78,7 % de réussite au baccalauréat professionnel pour les filles contre 75,6 % pour les garçons).
Dans l’enseignement supérieur, les filles brillent encore plus : Ainsi, à l’université, 69 % d’entre elles obtiennent leur licence en un an contre 59 % des garçons. Ce constat se retrouve dans toutes les disciplines, particulièrement en sciences (73 % de réussite pour les étudiantes en sciences de l’ingénieur contre 59 % pour les étudiants).
Aussi les filles sortent-elles plus diplômées que les garçons du système éducatif. Le suivi des jeunes entrés en sixième en 1989 montre que sept filles sur dix ont un diplôme supérieur ou égal au baccalauréat contre six garçons sur dix et cinq filles sur dix possèdent un diplôme du supérieur contre quatre garçons sur dix.
Pourtant, l’étude relève que les filles trouvent moins facilement un emploi que les garçons malgré un niveau de formation plus élevé. Probablement parce que leurs parcours sont très différents. En effet, les filles et les garçons ne font pas les mêmes choix d’orientation. Et ces choix différents d’orientation ne sont pas toujours motivés par les compétences des élèves, puisque cette enquête relève aussi, par exemple, que les garçons vont moins en série littéraire même s'ils s'estiment très bons en français ; à l'inverse, les filles vont moins en filières scientifiques que les garçons même si elles s'estiment très bonnes en mathématiques.
Ainsi, les filles sont surreprésentées dans les filières littéraires du secondaire et du supérieur, dans les filières professionnelles des services, dans les IUFM et dans les écoles paramédicales et sociales. Les garçons le sont dans les filières scientifiques et industrielles et, notamment, dans les IUT et les écoles d’ingénieurs.
Les filles se retrouvent dans des filières moins rentables à la fois scolairement et économiquement. Avec, au bout du compte, des métiers nettement moins bien rémunérés pour les filles que pour les garçons et un chômage plus important : 10,6 % pour les femmes contre 8,8 % pour les hommes.
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